« Que s’est-il passé depuis cinq ans ? Beaucoup de choses. Est-ce que la cause des femmes a progressé ? Oui, je pense. Avons-nous le sentiment que cela ne va pas assez vite ? Sûrement et encore dans beaucoup de domaines. » C’est par ces mots que Patricia Chapelotte, la présidente de l’agence de communication Albera Conseils, a ouvert la cérémonie du trophée qu’elle a créé en 2014 pour mettre en lumière des talents féminins. Parmi ceux primés hier soir, Soledad Gallego-Diaz, première femme à diriger, depuis juin dernier, le quotidien espagnol « El Pais »,  la colonelle de gendarmerie Karine Lejeune, engagée en faveur des femmes victimes de violences, ou également Caroline Sonrier, directrice de l’Opéra de Lille depuis 2001, lauréate dans la catégorie culture.

En France, trois opéras seulement sont dirigés par des femmes

Cette dernière, se disant très touchée d’être récompensée, en a profité pour souligner la trop faible féminisation de son secteur. « Seulement 1% des œuvres jouées dans les opéras, les concerts, ont été composées par des femmes. 4% de ces mêmes opéras et concerts sont dirigés par des femmes cheffes d’orchestre », a-t-elle déploré, ajoutant que les femmes représentent à peine plus d’un quart des metteurs en scène. « Je reçois ce prix comme une mission : introduire plus de diversité à la tête des directions d’institutions culturelles. En France, 90% des cent plus grandes entreprises du domaine sont encore pilotées par des hommes », a ensuite souligné Caroline Sonrier, comptant parmi les trois femmes à la tête d’un opéra au sein de l’Hexagone. Pour elle, un accès plus large à la musique constitue un enjeu important de société, comme le reflètent différentes de ses actions : retransmissions en live d’opéras sur la place du théâtre de Lille ou encore la création d’ateliers de pratique vocale pour enfants issus de quartiers défavorisés.