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Partis politiques recherchent candidates désespérément

LE CERCLE - Dans une tribune, Patricia Chapelotte, créatrice du prix de la femme d'influence, déplore le manque de membres féminins aux postes à responsabilité. Marlène Schiappa a récemment appelé les femmes à s'engager pour les municipales, 2020 sera-t-elle l'année du changement ?

Sur les 106 candidats annoncés pour l'instant par La République En marche, pour les municipales 2020, seulement 29 % sont des femmes.
Sur les 106 candidats annoncés pour l'instant par La République En marche, pour les municipales 2020, seulement 29 % sont des femmes. (Michael Lumbroso/REA)

Par Patricia Chapelotte (créatrice du prix de la femme d’influence et présidente de l’agence Albera Conseil)

Publié le 12 août 2019 à 18:10Mis à jour le 14 août 2019 à 10:04

Saviez-vous que plus de 80 des mairies en France sont dirigées par des hommes ? Ce chiffre paraît aberrant en 2019. Lorsque seulement 16 des maires sont des femmes , le concept de parité n'est plus qu'un lointain souvenir…

Chiffre peut-être encore plus marquant : seulement 6 femmes sont à la tête des villes de plus de 100.000 habitants en France. Un chiffre si bas qu'il paraît ridicule. Cette situation est-elle du fait des hommes ? Sûrement. Depuis des décennies, les commissions d'investiture ont été dirigées par des hommes, à gauche comme à droite (sauf exception).

On peut citer l'effort de La République En marche, qui a nommé une femme coprésidente de sa dernière commission d'investiture. Surtout pas présidente, ce serait aller trop loin, trop vite, attention au progrès ! Coprésidente, c'est dingue ! Comme si les femmes avaient toujours besoin d'être chaperonnées par les hommes.

Marlène Schiappa a récemment appelé les femmes à s'engager pour les municipales. Madame la ministre, nous comptons sur votre courage et votre audace pour veiller à ce que des femmes qui ont envie de s'engager soient bel et bien investies. Et surtout, j'espère que vous aurez le bras assez long pour qu'elles soient nommées tête de liste, et non pas éternelles numéro deux.

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Mettre un terme à l'hésitation

Avons-nous, nous les femmes, une forme de responsabilité dans ce domaine ? Indéniablement. Il est clair que nous devons aussi balayer devant notre porte. Et peut-être se demander pourquoi, lorsqu'on propose une investiture à une femme, elle hésite tant.

Elle hésite, parce que ce n'est pas une décision à prendre à la légère. Et commence à résonner cette petite musique dans sa tête, « suis-je légitime ? ». Elle hésite, parce qu'elle sait qu'elle a des comptes à rendre. Et elle en parle autour d'elle : à ses enfants, à son mari, à ses amis, à ses voisins… et j'exagère à peine. Mais pour notre défense, on nous a si souvent dit que la politique était une affaire d'hommes, que c'était une affaire de testostérone…

Mesdames, il faut en finir avec cette crise de légitimité, ce syndrome de l'imposture qui pousse chaque femme à se poser des milliers de questions avant de sauter le pas ! Alors, nous pourrions peut-être nous rendre compte que nous avons toutes les compétences pour exercer un mandat politique. Et surtout un mandat politique local.

Être maire, c'est exercer un mandat concret, de proximité, où la personnalité compte. Encore plus dans les plus petites communes, où il faut être capable de tout faire, d'être un véritable Couteau Suisse.

Qui sait mettre une machine en route, préparer le petit-déjeuner pour ses enfants, faire un café à son mari, répondre à un e-mail professionnel, s'assurer que le rendez-vous de 8 h 30 est confirmé, tout comme le rendez-vous chez le médecin de la semaine prochaine ? Les femmes ! Qui sait gérer cette charge mentale au quotidien ? Les femmes !

Une longue liste d'obstacles

De tout âge, de toute profession, de toute classe sociale, qu'elles soient mères, mariées, divorcées, infirmières, cheffes d'entreprise, cadres, salariées… Les femmes sont, au quotidien, totalement multifonctions ! Elles sont donc tout à fait capables d'être l'édile de la cité.

Une fois cette question de compétences réglée, il en reste tant d'autres… Parce que s'engager en politique n'est jamais évident. Surtout quand on a déjà un métier. Comment concilier une vie d'entrepreneuse et un mandat local ? Pour une salariée, est-ce envisageable de tout plaquer ? Ce nouveau poste politique sera-t-il suffisant pour subvenir à ses besoins ?

La liste des obstacles est longue. Tant de raisons de ne pas se lancer. Pour les hommes comme pour les femmes, la crise de vocation est bien réelle. Mais comment rester de marbre lorsqu'on apprend que, sur les 106 candidats annoncés par La République En marche, pour l'instant seulement 29 sont des femmes ?

Alors pour les municipales de 2020 : soyons mobilisées ! Faisons entendre notre voix ! Notre vision de la cité est importante, notre opinion compte ! Engageons-nous pour ce combat juste et valorisant, pour que, lors du prochain mandat, les femmes fassent enfin partie du maillage territorial français. Et qu'on ne se demande plus : « Où sont les femmes ? ».

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Patricia Chapelotte est la créatrice du prix de la femme d'influence et présidente de l'agence Albera Conseil.

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